Avant de tuer les Dieux, songer aux monstres qui naîtront de leurs cendres...
Le mal, l'absurde, l'impossible - des échelons que Dieu nous invite à gravir pour aller à Lui. Pourquoi faut-il que nous en tirions des arguments pour nier son existence ?
Sophismes nietzschéens de la "Nouvelle Droite" . L'Univers ; un chaos ordonné par l'homme ? je veux bien. Mais qui a ordonné cet ordonnateur?
La métaphysique, traduction des besoins psychologiques? C'est trop souvent vrai. Mais quel instinct métaphysique - celui de la vérité nue et peut-être mortelle - nous fait-il récuser ces métaphysiques issues de la psychologie ?
Transcendance irréductible de l'homme à l'égard de tout l'humain : sa dignité consiste en ceci qu'il peut se poser des questions métaphysiques et son infirmité en ceci qu'il ne peut en résoudre aucune. Aveugle devant la vérité, mais capable de dire : qu'est-ce que la vérité ?
L'amour de la vérité : générateur de doutes infinis sur la vérité de l'amour.la foi sans vêtements......
Silence de Dieu - Silence surtout de moi à Dieu. Plutôt ne pas lui parler que de confondre sa réponse avec l'écho de ma propre voix. Mais je crois encore ; je crois contre toutes les raisons de douter et contre toutes les raisons de croire. Je crois de toute mon incrédulité.
.....Il y a un péché d'espérance comme il y a un péché de désespoir. Il faut savoir mourir inconditionnellement....
...mais ce Dieu que je retrouve sans fin dans l'amertume sans fond de l'avoir perdu....
Toujours Gethsemani. Dieu devant le froid absolu de la mort -- Dieu qui n'est jamais si Dieu que lorsqu'il ne sait plus qu'il est Dieu....
Je n'ai rien à partager que ma nuit -- terreur sans fond et espérance sans forme -- refusant de savoir si elle est grosse ou non d'une aurore. Je suis un aveugle qui fait crédit aux ténèbres....
"Ne tue pas ton plus haut espoir" (Nietzsche). On laisse mourir, on aide à mourir son âme pour ne plus entendre le reproche silencieux qu'elle fait par ses blessures. Ne pas achever le Dieu blessé....
Avant de tuer les Dieux, songer aux monstres qui naîtront de leurs cendres.....
extraits de "le Voile et le Masque" (Gustave Thibon)