Dom Augustin Guillerand
Augustin (Maxime) Guillerand, né en 1877, à Reugny de Dompierre. Vers l'âge de 10 ans il entre au petit séminaire
de Pignelin, puis au Grand séminaire de Nevers (1894). Il est ordonné prêtre en 1900. Il n'a alors que 23 ans. Après deux années (1901-1903) comme vicaire à Corbigny, il passe
à l'Institution Saint-Cyr en octobre 1903, où il aura charge d'enseignement et de préfet des "grands". En 1905 il est nommé curé de Ruages (Nièvre) puis en 1912, à Limon, près de
Saint-Benin d'Azy, toujours dans la Nièvre. Bien qu'il commence alors à percevoir un attrait pour la vie solitaire et la méditation, et qu'il entretienne déjà des relations avec la
Chartreuse, il répond avec générosité aux sollicitations des séminaristes, attirés par son charisme d'éducateur et de directeur d'âme. Son attrait pour la Chartreuse
s'affirme et son évêque, qui souhaite retarder son départ finira par l'autoriser. Maxime Guillerand est admis au noviciat de la Chartreuse de Valsainte (Suisse). C'est à ce
moment là, qu'avec la chape noire du novice cartusien il reçoit le nom d'Augustin. Il fait sa profession définitive en 1921 et en 1923 exercera la charge de "vicaire"
de cette chartreuse. En 1929 il rejoint la Chartreuse de Montrieux (près de Toulon) que
l'Ordre vient de réoccuper, avec charge de Maître des Novices, pour une courte période. Il est ensuite nommé "Vicaire" des moniales chartreuses de San Francesco (Italie) et assure la
direction spirituelle de cette communauté jusqu'en 1935. A cette date, il est nommé Prieur de la Chartreuse de Vedana (Italie) avec aussi pour charge les visites canoniques des chartreuses de la
province d'Italie... jusqu'à l'entrée en guerre de l'Italie qui obligera tous les chartreux français à regagner la France. L'été 1940, Dom Augustin est à la Chartreuse de Sélignac quant il reçoit
l'ordre de rejoindre "La Grande Chartreuse" (qui venait tout juste d'être réoccupée par les religieux). Depuis la fin de 1941 et durant les années qui
suivirent, sa santé déclinera... jusqu'au 12 avril 1945 date à laquelle Dom Augustin Guillerand s'éteignit. Auparavant, nous savons qu'il brûla nombre de ses papiers, notes et
sermons. Non point tous... car un de ses neveux lui avait demandé de lui conserver
quelques uns de ses écrits, entre autres, les élévations sur l'Evangile de Saint-Jean... qui sera plus tard connu sous le titre de "Au seuil de l'abîme de Dieu".
Ces écrits, authentiques témoignages de solitude, de silence, de face à face avec Dieu, ont tout d'abord parus de manière anonyme sous le terme "un Chartreux" (comme il est de règle dans son Ordre) puis plus tard sous le nom de Dom Augustin Guillerand. Parus d'abord sous forme d'opuscules anonymes dès 1948 et durant les années 50/60 aux éditions des Bénédictines de Priscilla, ils furent ensuite réunis en volumes et réédités par les Bénédictines de Priscilla, à Rome, de 1964 à 1967.
-Les titres de ces opuscules des années 50/60 sont : "Silence cartusien", "Voix cartusienne", "Harmonie cartusienne", "hauteurs sereines", "Contemplations mariales", "Liturgie d'âme", "Face à Dieu) ..... Dès 1961, une édition de "Au seuil de l'Abime de Dieu, élévations sur l'Evangile de Saint-Jean" (portant l'imprimatur et l'imprimi potest) parait sous le nom de Dom Augustin Guillerand aux éditions Bénédictines de Priscilla de Rome... qui feront aussi paraître "Vivantes clartés; méditations cartusiennes" en 1964.
Puis 2 volumes réunis sous le titre de "Ecrits Spirituels" paraissent en plusieurs éditions
de 1964 à 1967, regroupant un traité sur l'oraison "la Prière, Face à Dieu" et "Au seuil de l'Abîme de Dieu, Elévations sur l'Evangile de Jean", dans le même volume. L'autre volume
regroupe des "Sermons", des "Méditations", et "Liturgie d'Ame" ( toujours aux éditions Benedettine di Priscilla, Roma, 1966/67). Toutes ces éditions sont aujourd'hui épuisées
mais il est possible de les trouver chez des bouquinistes ou par internet.
-En 1971 et 1976, "Silence cartusien" est réédité par Desclée de Brouwer et paraitra en format "poche" dans la collection "Foi Vivante". Ce titre sera aussi réédité par la Corrérie de la Grande Chartreuse, en 1988.
-Une édition "format de poche" de "Au seuil de l'Abîme de Dieu " (une partie des "Ecrits Spirituels" parus en 1966/67), sera reprise et tirée en 1985 sous le titre "Maître, où demeurez-vous" aux éditions des Ateliers Henry Labat, et diffusée à la Corrérie de la Grande Chartreuse.(encore disponible pour un prix modique).
-Plus récemment, les éditions "Parole & Silence" ont entrepris la réédition d'écrits de Dom Augustin Guillerand : Face à Dieu (1999), Voix Cartusienne - Sermons et Méditations (2001), Vivantes Clartés (2002). Au Seuil de l'abîme de Dieu (2009).
Signalons enfin deux titres consacrés à ce grand spirituel : Un maître spirituel pour notre temps : Dom Augustin Guillerand, prieur chartreux, 1877-1945" par André Ravier, paru aux éditions Desclée de Brouwer en 1965 (réédité en 1986) et "Le regard intérieur : Dom Augustin Guillerand..." par André Gozier (édit.Mame, 1991 et 1995).
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Note : Il existe un petit ouvrage intitulé "Amour et Silence" (écrit lui aussi par "un Chartreux"), édité d'abord aux éditions du "Seuil" en 1951, puis réédité au "Livre de Vie" . Ce titre -toujours disponible- n'est pas de Dom Augustin Guillerand. Le véritable inspirateur de "Amour et Silence" est Dom Gérard Ramakaers, maître des novices à la Valsainte. Jean-Baptiste Porion a mis par écrit ces conférences (1922-1925) après y être entré lui-même en 1921.