le Dieu caché, le Dieu cosmique.
Les caricatures de Dieu jonchent l'histoire, celle aussi du christianisme, comme autant d'idoles mentales qui ont conduit les hommes soit à la cruauté, soit à l'athéisme : comment, à
l'époque moderne, avec l'essor de l'esprit critique et de la liberté, auraient-ils pu accepter un Dieu qui leur semblait pire qu'eux-mêmes, du moins que la plus haute exigence de leur conscience
secrètement fécondée par l'Evangile ?
Les hommes ne cessent de projeter sur Dieu, pour se l'approprier et l'utiliser, leurs propres obsessions, individuelles ou collectives. Il leur faut comprendre qu'on ne peut saisir Dieu de
l'extérieur, comme un objet, car il n'y a pas d'en dehors par rapport à lui, le Créateur ne se juxtapose pas à la créature. « C'est en lui que nous avons la vie, le mouvement et l'être » (Actes
17, 28) comme disait Paul aux Athéniens, mais, enfermés en nous-mêmes, enfermés aussi « dans sa main », nous ne pouvons le connaître que s'il établit librement avec nous une relation où la
distance et la proximité se font le lieu d'une Parole, de Quelqu'un qui parle à quelqu'un.
"La plupart des hommes, enfermés dans leur corps mortel comme l'escargot dans sa coquille, enroulés dans leurs obsessions à la manière des hérissons, modèlent sur eux-mêmes leur idée du Dieu
bienheureux." CLÉMENT D'ALEXANDRIE, Stromates, V, XI (PG 9, 103).
"Les graines qui se trouvent à l'intérieur de la grenade ne peuvent voir les objets extérieurs à l'écorce, puisqu'elles sont au-dedans. De même l'homme enfermé avec toute la création dans la main
de Dieu ne peut contempler Dieu. (...) C'est par lui que tu parles, ami, c'est lui que tu respires, et tu ne le sais pas ! Car ton esprit est aveugle, ton coeur endurci. Mais, si tu veux, tu peux
guérir. Confie-toi au médecin, il ouvrira les yeux de ton âme et de ton coeur. Qui est médecin? Dieu, par sa parole et sa sagesse [...]". THÉOPHILE d'ANTIOCHE, Premier Livre à Autolycus, 5 et 7
(SC n° 20, p. 66 et 72).
Dieu n'est pas davantage un objet de connaissance. Les concepts, qui ne vont jamais sans une volonté secrète de classement, de possession, sont impuissants à saisir celui par lequel nous devons
nous laisser « saisir ». Aux deux sens du mot : d'ouverture à sa venue, à sa libre révélation, et de saisissement, d'émerveillement.
"Tout concept formé par l'entendement pour tenter d'atteindre et de cerner la nature divine ne parvient qu'à façonner une idole de Dieu, non à le faire connaître". GRÉGOIRE DE NYSSE, Vie de Moise
(PG 44, 377).
"Seul l'émerveillement peut entourer l'inentourable puissance". MAXIME LE CONFESSEUR, Sur les Noms divins, 1(PG 4, 192).
Ainsi l'Epouse du Cantique des Cantiques, dans le commentaire de Grégoire de Nysse, ne cesse de chercher l'Epoux qui l'attire dans une distance toujours renouvelée.
« J'ai cherché dans la nuit à savoir quelle est son essence. [...] Mais je n'ai pu trouver. Je l'ai appelé d'autant de noms qu'on en peut nommer, mais aucun nom n'a eu la force de l'atteindre.
Comment en effet pourrait-on atteindre par un nom celui qui est au-delà de tout nom? ». GRÉGOIRE DE NYSSE, Homélies sur le Cantique des Cantiques, 6ème homélie (PG 44, 893).
La véritable approche du mystère sera donc d'abord de célébration et de célébration cosmique. Pour les Pères, la chute a voilé mais non détruit la transparence des êtres à la lumière
divine. Certes, l'universel élan vers Dieu est devenu « gémissement », « soupir de la création ». Mais la prière constitue toujours l'être même des choses : « Tout ce qui existe te prie ». Le
caractère inépuisable de la transcendance s'exprime dans la profusion des créatures. L'univers est la première Bible. Chaque être manifeste la Parole créatrice qui la fonde et l'attire. Chaque
être exprime une idée dynamique, une volonté de Dieu. A la limite chaque chose est un nom créé de celui qu'on ne peut nommer.
O toi l'au-delà de tout,
comment t'appeler d'un autre nom?
Quel hymne peut te chanter?
Aucun mot ne t'exprime.
Quel esprit peut te saisir?
Nulle intelligence ne te conçoit.
Seul, tu es ineffable;
tout ce qui se dit est sorti de toi.
Seul, tu es inconnaissable ;
tout ce qui se pense est sorti de toi.
Tous les êtres te célèbrent,
ceux qui parlent et ceux qui sont muets.
Tous les êtres te rendent hommage,
Ceux qui pensent comme ceux qui ne pensent pas.
L'universel désir, le gémissement de tous
tend vers toi. Tout ce qui existe te prie
et vers toi, tout être qui sait lire ton univers,
fait monter un hymne de silence.
En toi seul tout demeure.
En toi, d'un même élan, tout déferle.
De tous les êtres tu es la fin.
Tu es unique.
Tu es chacun et tu n'es aucun.
Tu n'es pas un être, tu n'es pas l'ensemble :
Tu as tous les noms; comment t'appellerai-je,
Toi, le seul qu'on ne peut nommer? [...]
O Toi, l'au-delà de tout : comment t'appeler d'un autre nom?
GRÉGOIRE DE NAZIANZE, Poèmes dogmatiques (PG 37, 507-508).
De toute éternité, Dieu vit et règne dans la gloire. Chaque rayon de cette gloire est un Nom divin et ces Noms sont innombrables. Denys l'Aréopagite, qui a écrit un admirable traité Des noms
divins, en énumère quelques-uns qu'il trouve dans la Bible et les Evangiles. Les Pères désignent aussi ces Noms comme les « puissances », les « énergies » qui jaillissent de l'inaccessible
essence divine. A la création, c'est cette gloire, la Kabôd biblique, qui remplit les choses, leur donne à la fois leur densité propre et leur transparence. Les énergies deviennent alors
autant de modes de la présence divine. La « parole », le logos, qui fonde chaque créature lui permet de participer à ces énergies ou l'appelle à cette participation s'il s'agit des hommes. Ainsi
toute créature nomme ou devrait nommer à sa manière propre les Noms divins. Malgré le péché qui signifie l'exil de la gloire, le monde reste cette immense théophanie que célèbrent les religions
archaïques.
"Ainsi instruits, les théologiens louent tout ensemble la divine Origine de n'avoir aucun nom et de les posséder tous. De n'avoir aucun nom, puisqu'ils rapportent que la déité elle-même dans une
des visions mystiques où elle se manifeste symboliquement, reprit celui qui lui demandait : « Quel est ton nom ? » (Gen 32, 29) et, pour le détourner de toute connaissance capable de s'exprimer
par un nom, lui dit : « Pourquoi demander mon nom? Il est admirable » (Jug 13, 18). Et n'est-il pas en effet admirable, ce nom qui dépasse tout nom, ce nom anonyme, « qui transcende tout ce qui
porte un nom, non seulement dans le monde présent, mais encore dans le monde à venir » (Eph 1, 21)?
D'avoir pluralité de noms, lorsqu'ils observent qu'elle dit d'elle-même « Je suis celui qui suis » (Ex 3, 14), ou encore Vie, Lumière, Dieu, Vérité ; et lorsque ceux qui connaissent Dieu
célèbrent par des noms multiples la Cause universelle en s'inspirant de ses effets, comme Bonté, Beauté, Sagesse. (...] Chorège de vie, Intelligence [...], Ancien des Jours, Jeunesse éternelle,
Salut, Justice, Sanctification, Libération, comme surpassant toute grandeur et se manifestant à l'homme dans une brise légère. Ils affirment en outre que cette Origine divine [...] est à la fois
au sein de l'univers et au-delà du ciel, Soleil, Etoile, Feu, Eau, Souffle, Rosée, Nuée, Roc absolu, Pierre, en un mot tout ce qui est et rien de ce qui est.Ainsi cette cause de tout qui dépasse
tout c'est à la fois l'anonymat qui lui convient et tous les noms de tous les êtres [...]. Elle contient d'avance en soi tout être [...] en sorte qu'on peut la louer et la nommer à partir de tout
être". DENYS L'ARÉOPAGITE, Noms divins, I, 1, 6 (PG 3, 596).
Cependant le monde masque le mystère autant qu'il l'exprime. Une approche négative est alors indispensable. Elle balaie les idoles mentales, les systèmes, les notions intelligibles autant que les
images sensibles. En premier lieu on ne peut confondre le mystère de l'Etre avec un être, serait-il au sommet de la hiérarchie des êtres. L'Etre fait être, il n'est donc pas un être. Cette idole
philosophique, le « Bon Dieu » d'un certain christianisme ou l' « Etre suprême » du spiritualisme, a provoqué simultanément la « mort de Dieu » et la perte du mystère de l'Etre.
Pourtant le Vivant n'est pas davantage l'Etre illimité, la théotès - divinité - des gnostiques qu'il n'est l'Etre suprême du monothéisme clos. La vie du Vivant qui s'exprime par la
profusion des Noms divins, des théophanies, s'enracine dans l'inépuisable de l'Amour personnel. L'abîme n'est pas indifférencié, ni indifférent. De lui viennent à nous une liberté et un amour,
amour crucifié et déifiant. C'est cette révélation ultime - celle du Christ - qu'il faut sentir dans les expressions qui suggèrent une plénitude abyssale au-delà de notre notion même de Dieu,
comme de notre absorption dans l'Etre. Et peut-être l'athéisme contemporain, dans la mesure où il n'est pas opacité mais révolte purifiante, pourrait-il être saisi, transmué dans cette démarche
d' « inconnaissance » qui est une démarche non pas intellectuelle (car la négation est niée tout autant que l'affirmation) mais de pure adoration.
"Célébrer les négations [...] pour connaître sans voiles cette inconnaissance que dissimule en tout être la connaissance qu'on peut avoir de lui, pour voir ainsi cette ténèbre suressentielle que
dissimule toute la lumière contenue dans les êtres. DENYS L'ARÉOPAGITE, Théologie mystique, II (PG 3, 1025).
"S'il arrive que, voyant Dieu, on comprenne ce qu'on voit, c'est qu'on n'a pas vu Dieu lui-même, mais quelqu'une de ces choses inconnaissables qui lui doivent l'être. Car en soi il dépasse toute
intelligence et toute essence. Il n'existe, de façon suressentielle, et n'est connu, au-delà de toute intellection, qu'en tant qu'il est totalement inconnu et n'existe point. Et c'est cette
parfaite inconnaissance, prise au meilleur sens du mot, qui constitue la connaissance vraie de Celui qui dépasse toute connaissance". DENYS L'ARÉOPAGITE, Lettre I, à Gaios (PG 3, 1065).
"L'infini est sans doute quelque chose de Dieu mais non Dieu lui-même qui est encore infiniment au-delà". MAXIME LE CONFESSEUR, Ambigua (PG 91, 1224).
"Nous disons donc que la Cause universelle, située au-delà de l'univers entier, n'est ni matière [...] ni corps ; qu'elle n'a ni figure, ni forme, ni qualité, ni masse ; qu'elle n'est dans aucun
lieu, qu'elle échappe à toute saisie des sens [...]. Nous élevant plus haut, nous disons maintenant que cette Cause n'est ni âme ni intelligence; [...] qu'on ne peut ni l'exprimer ni la
concevoir, qu'elle n'a ni nombre, ni ordre, ni grandeur, ni petitesse, ni égalité, ni inégalité, ni similitude, ni dissimilitude ; qu'elle ne demeure immobile ni ne se meut; [...] qu'elle n'est
ni puissance ni lumière ; qu'elle ne vit ni n'est vie ; qu'elle n'est ni essence, ni perpétuité, ni temps ; qu'on ne peut la saisir intelligiblement ; qu'elle n'est ni science, ni vérité, ni
royauté, ni sagesse, ni un, ni unité, ni divinité, ni bien ; ni esprit, ni filiation, ni paternité au sens où nous pouvons l'entendre ; ni rien de ce qui est accessible à notre connaissance ni à
la connaissance d'aucun être ; qu'elle n'est rien de ce qui appartient au non-être, mais rien non plus de ce qui appartient à l'être ; que personne ne la connaît telle qu'elle est [...] ; qu'elle
échappe à tout raisonnement, à toute appellation, à tout savoir ; qu'elle n'est ni ténèbre, ni lumière, ni erreur, ni vérité ; que d'elle on ne peut absolument ni rien affirmer ni rien nier ;
que, lorsque nous posons des affirmations et des négations qui s'appliquent à des réalités inférieures à elle, d'elle-même nous n'affirmons ni ne nions rien : car toute affirmation reste en deçà
de la Cause unique et parfaite de toutes choses, car toute négation reste en deçà de la transcendance de Celui qui est dépouillé de tout et se tient au-delà de tout". DENYS L'ARÉOPAGITE,
Théologie mystique, IV et V (PG 3, 1047-1048).
"Le mystère qui est au-delà même de Dieu, l'Ineffable, celui que tout nomme, l'affirmation totale, la négation totale, l'au-delà de toute affirmation et de toute négation...". DENYS
L'ARÉOPAGITE, Noms divins, II, 4 (PG 3, 641).
Cette négation simultanée de l'affirmation et de la négation signifie que la transcendance de Dieu échappe à notre notion même de transcendance. Dieu transcende sa propre transcendance non pour
se perdre dans un néant abstrait mais pour se donner. Le dépassement simultané de l'affirmation et de la négation dessine déjà l'antinomie de l'existence personnelle, d'autant plus secrète
qu'elle se donne, d'autant plus donnée qu'elle est secrète. C'est pourquoi les Pères parlent aussi du Dieu inaccessible, du Dieu au-delà de Dieu, en termes de jaillissement, de bond créateur et
rédempteur hors de son essence, selon l'éternel mouvement des énergies divines, mais aussi pour communiquer celles-ci aux créatures par des actes personnels, car le Dieu vivant est un Dieu qui
agit. Il n'est pas l'être mais le contient et, par ses actes, le rend participable.
"Ce n'est pas du tout par besoin que Dieu, la plénitude absolue, a amené à l'existence ses créatures : c'est pour que ces créatures soient heureuses d'avoir part à sa ressemblance, et pour se
réjouir lui-même de la joie de ses créatures tandis qu'elles puisent inépuisablement à l'Inépuisable". MAXIME LE CONFESSEUR, Centuries sur la charité III, 46 (PG 90, 434).
"Il est appelé Dieu parce qu'il a tout bâti sur ses propres assises et parce qu'il bondit (Théos (Dieu) est ici expliqué par les verbes theirai (fonder) et thééin (bondir) - au-delà de
toute limite) : bondir, [...] c'est donner vie au monde. [...] Tout-puissant, il contient tout : le faîte des cieux, les profondeurs des abîmes, les confins de la terre sont dans sa main".
THÉOPHILE D'ANTIOCHE, Premier Livre à Autolycus, 4 (SC n° 20, p. 64).
"Dieu a toujours existé, et il existera toujours ; ou, pour mieux dire, il existe toujours. En effet, « avoir été » et « être dans le futur », c'est exprimer les fragments de la durée telle que
nous la connaissons, un écoulement de la nature. Mais Dieu, lui est l' « éternel Existant » et c'est là le nom qu'il se donne à lui-même lorsqu'il dévoile l'avenir à Moïse sur la montagne. En
effet il contient en lui-même l'être tout entier, lequel n'a pas eu de commencement et n'aura pas de fin, ce que j'appellerais un océan d'être sans limites et sans fin, placé au-delà des concepts
que notre intelligence peut se former de la durée et de la nature. On ne peut l'évoquer par l'intelligence que d'une manière obscure [...], non par une connaissance de sa nature propre mais par
une vision des réalités qui l'entourent. Rassemblant et comprenant les images qui s'imprègnent dans notre esprit, nous pouvons arriver à reconstituer comme une ressemblance de la Vérité [...] ;
il éclaire la partie supérieure de notre être, pourvu qu'elle soit purifiée, autant que, dans sa rapidité, l'éclair frappe notre vue et cela, selon moi, pour qu'en proportion de l'intelligence
que nous avons de lui, il nous attire à soi [ ...] et que, dans la mesure où nous ne le comprenons pas, il excite en nous la curiosité ; celle-ci fera naître dans notre âme le désir de le
connaître plus avant ; ce désir nous dépouillera ; ce dépouillement nous rendra semblables à Dieu. Lorsque nous aurons atteint cet état, Dieu conversera avec nous comme avec des amis et, si j'ose
dire, Dieu uni à des dieux et se révélant à ceux-ci, sera connu autant qu'il connaît ceux qui le connaissent". GREGOIRE DE NAZIANZE, Discours 45, Pour la Pâque, 3 (PG 36, 847).
Elles sont lourdes de l'approche négative de Dieu, elles sont lourdes de son silence, ces paroles qui disent, dans le respect de l'Inaccessible, la présence et l'action de Celui dont un saint du
XIXème siècle affirmait qu' « il est un feu qui réchauffe nos entrailles ». Ces affirmations consumées par les négations disent que Dieu est Souffle, Feu, Lumière, Vie, Amour. On reconnaît les
paroles et les attitudes mêmes de Jésus.
"Dieu est Souffle car le souffle du vent est participé par tous, il traverse tout, rien ne l'enferme, rien ne le capte". MAXIME LE CONFESSEUR, Sur les Noms divins, I, 4 (PG 4, 208).
"Les saints théologiens décrivent souvent sous la forme du feu l'Essence suressentielle [...]. Le feu sensible est, pour ainsi dire, partout présent, il illumine tout sans se mêler à rien [...].
Il brille d'un éclat total et demeure en même temps secret, restant inconnu hors d'une matière qui le manifeste. On ne peut ni supporter son éclat ni le contempler face à face, mais son pouvoir
s'étend partout et, là où il apparaît, il attire tout [...]. Par cette transmutation, il se donne à quiconque l'approche si peu que ce soit : il régénère les êtres par sa chaleur vivifiante, les
éclaire, mais en soi demeure pur et sans mélange. [...] Il est actif, puissant, partout invisible et présent. Négligé, il semble qu'il n'existe pas. Mais sous l'effet de ce frottement qui est
comme une prière, Il apparaît brusquement, prend son essor, se communique autour de lui. On trouverait encore plus d'une propriété du feu qui s'applique, comme une image sensible, aux opérations
du Principe divin". DENYS L'ARÉOPAGITE, Hiérarchie céleste, XV, 2 (PG 3, 328-329).
"De même que la lumière, qui nous montre tout, n'a pas besoin d'une autre lumière pour être vue, de même Dieu qui nous fait tout voir n'a pas besoin d'une lumière dans laquelle nous puissions le
voir, car il est par essence lumière". EVAGRE LE PONTIQUE, Centurie I, 35 (éd. Frankenberg, p. 79).
"Il nous faut maintenant célébrer cette Vie perpétuelle d'où procède toute vie, et par qui tout vivant, à la mesure de sa capacité, reçoit la vie [...]. Que tu parles de vie spirituelle,
rationnelle ou sensible, de celle qui nourrit et fait croître, ou de quelque vie que ce puisse être, c'est grâce à la Vie qui transcende toute vie qu'elle vit et qu'elle vivifie [...]. Car c'est
trop peu de dire que cette Vie est vivante. Elle est Principe de vie, Source unique de vie. C'est elle qui parfait et différencie toute vie, et c'est à partir de toute vie qu'il convient de
célébrer sa louange [...]. Donatrice de vie et plus que vie, elle mérite d'être célébrée par tous les noms que des hommes peuvent appliquer à cette Vie indicible". DENYS L'ARÉOPAGITE, Noms
divins VI, 1 et 3 (PG 3, 856-857).
"Dieu est amour. Celui qui voudrait le définir serait comme un aveugle qui veut compter les grains de sable de la mer". JEAN CLIMAQUE, L'Echelle sainte, 30ème degré, 2 (6), p. 167.
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